Je te plonge dans un sujet passionnant qui touche autant les amoureux de rando que les nouveaux adeptes : les grandes tendances qui façonnent le monde de la randonnée pédestre maintenant et pour les années qui suivront. Que ce soit l'équipement, l'éthique ou l'impact environnemental, la rando est en constante évolution. Alors, prêts pour l’aventure? Allons-y!
L’éthique du plein air : « Leave No Trace » revisité
La première tendance majeure, c’est l’éthique en rando. Alors qu’on observe une augmentation des pratiquants de sports de plein air et des visiteurs dans les espaces naturels, l’accent est mis plus que jamais sur le respect de l’environnement. Le principe fondamental du « Leave No Trace » ou Sans trace en français, qui existe depuis des décennies, est en plein renouveau. Initialement simple, ce code de conduite, qui incite les pleinairistes à ne laisser aucune trace de leur passage, s'est enrichi.
Aujourd'hui, les pratiques vont bien au-delà du simple fait de ramasser ses déchets. On parle désormais de minimiser l'impact sur la faune, de respecter les sentiers établis pour éviter l’érosion et de limiter l’usage de feux de camp dans des zones sensibles. Les réseaux sociaux jouent également un rôle important : des campagnes de sensibilisation demandent aux utilisateurs de ne pas géolocaliser des endroits encore peu fréquentés pour éviter un afflux de visiteurs soudain et potentiellement destructeur. Ainsi, l’éthique nature prend un nouveau visage, où chaque geste, aussi anodin soit-il, compte pour la préservation des espaces naturels et des sentiers.
L’équipement : légèreté et technologie verte
L’évolution de l’équipement est une autre tendance majeure. D'abord, on note une quête constante de légèreté. Que ce soit pour la randonnée, le camping ou l’escalade, les pratiquants recherchent du matériel toujours plus léger et compact. Les avancées technologiques dans les matériaux permettent aujourd'hui de trouver des tentes, des sacs à dos et des vêtements qui allient robustesse et poids plume. Cette quête de légèreté ne vise pas seulement à faciliter les longues excursions, mais s’inscrit aussi dans une logique d'efficacité énergétique, car moins on transporte de poids, moins on consomme d’énergie.
D’autre part, le virage écologique s’affirme de plus en plus dans le domaine de l'équipement. Les grandes marques plein air sont conscientes de leur empreinte écologique et proposent des produits fabriqués à partir de matériaux recyclés ou biodégradables. Par exemple, des sacs de couchage fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées, ou des vêtements techniques en coton bio et sans traitement chimique. Le concept d’« achat durable » fait également son chemin : on privilégie des articles plus chers, mais qui dureront des années, plutôt que de succomber à la tentation d'équipements jetables ou bon marché qui finissent rapidement à la poubelle. On peut aussi se tourner vers l’usager pour réduire davantage les effets néfastes de la consommation.
L’impact environnemental : les nouvelles règles du jeu
Impossible de parler des tendances en rando sans aborder l'impact environnemental. En 2024, le changement climatique et la crise de la biodiversité modifient la manière dont nous pratiquons nos activités en plein air. De plus en plus d'espaces protégés imposent des restrictions strictes sur le nombre de visiteurs, afin de limiter les effets néfastes du surtourisme. Des quotas de fréquentation sont mis en place dans des parcs nationaux très populaires, comme Yosemite aux États-Unis ou le parc national de Banff au Canada, pour garantir que les écosystèmes locaux puissent se régénérer. À plus petite échelle certains sommets québécois à la flore fragile comme dans Charlevoix font usage de mesures préventives importantes.
Il y a aussi une prise de conscience autour du carbone lié aux déplacements. Voyager en avion pour une aventure lointaine est de plus en plus remis en question. À la place, on assiste à une montée des voyages locaux ou « micro-aventures » : l’idée de vivre des aventures près de chez soi, sans avoir besoin de parcourir des milliers de kilomètres, gagne en popularité. Les amateurs se tournent vers des modes de transport moins polluants, comme le train ou le covoiturage, pour accéder aux sentiers.
Le tourisme de régénération est une tendance nouvelle qui va encore plus loin. Au lieu de simplement « ne pas faire de mal », certains voyageurs cherchent à « faire du bien ». Cela inclut des activités comme la plantation d’arbres, la restauration d’habitats naturels ou la participation à des projets locaux qui aident à la conservation de la biodiversité. Il ne s’agit plus simplement de minimiser son empreinte, mais de contribuer activement à la préservation de l’environnement.
Les activités phares : du « slow adventure » à l’expérience immersive
Le mode de vie frénétique de notre époque a donné naissance à une nouvelle tendance : le « slow adventure ». Contrairement aux aventures extrêmes ou aux expéditions qui se concentrent sur la performance, le « slow adventure » met l’accent sur la connexion avec la nature et le bien-être. La randonnée, par exemple, n’est plus simplement une question de kilomètres à parcourir ou de sommets à atteindre. L’idée est plutôt de prendre son temps, d'apprécier chaque moment, d’observer la faune et la flore, et de se laisser envelopper par la sérénité des lieux.
Une autre tendance en pleine expansion est l'immersion totale dans l'environnement naturel. Loin des simples randonnées, des activités comme le « forest bathing » (bain de forêt), originaire du Japon, deviennent de plus en plus populaires. Il s’agit d’une forme de méditation où l’on passe du temps en forêt, sans autre objectif que de se reconnecter avec la nature et d’en ressentir les bienfaits. Celle-ci étant souvent mariée à la courte randonnée. Les études montrent que cette pratique a des effets bénéfiques sur la santé mentale et physique, réduisant le stress et augmentant le bien-être général. Tout comme la simple rando par ailleurs.
Accessibilité et inclusion : ouvrir la voie à tous
Dernière grande tendance, mais non la moindre : l'accessibilité et l'inclusion dans le monde de la randonnée et de la montagne. Longtemps perçu comme une activité réservée à une élite sportive ou à des amateurs avertis, le plein air s’ouvre désormais à un public beaucoup plus large et la rando en fait partie intégrante. Des initiatives sont mises en place pour que les activités de randonnées soient accessibles aux personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap. Des sentiers adaptés, des fauteuils tout-terrain ou encore des programmes spécifiques permettent à un plus grand nombre de personnes de profiter de la nature.
Les femmes jouent également un rôle croissant dans cette transformation. On voit émerger des groupes dédiés aux femmes randonneuses, favorisant l’autonomie et la solidarité en sentier. Cela contribue à déconstruire certains stéréotypes et à encourager une plus grande diversité dans les activités de randonnée pédestre.
Conclusion : La rando, un monde en constante évolution
En 2024, la rando est bien plus qu'une simple activité récréative. C'est une philosophie de vie qui touche à des enjeux éthiques, environnementaux et sociaux. Qu’il s’agisse d’adopter un comportement plus respectueux de la nature, de choisir un équipement durable ou de s’engager dans des activités immersives, les tendances actuelles redéfinissent la manière dont nous interagissons avec notre environnement.
Alors, que tu sois un passionné de longue date ou un néophyte, souviens-toi que chaque sortie est une opportunité de te connecter, de réfléchir et de contribuer à la préservation de ce patrimoine précieux. Profites-en bien et top rando /\ !
Photographies: Philippe Guimond Photographe
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